Pathologie du genou parmi les plus fréquentes, le syndrome rotulien est lié à la nature humaine et à l’une de ses spécificités : la station debout. Effectivement, la marche sur deux membres est récente dans l’histoire de l’évolution, faisant que la patella n’a sûrement pas encore atteint son dernier degré de développement. C’est une articulation qui reste donc facilement sujette au dysfonctionnement, notamment en cas de déséquilibre musculaire. C’est justement ce qu’on observe dans le syndrome rotulien, un mal souvent bénin, mais dont la guérison peut être assez longue.
Reconnaître le syndrome rotulien en cas de douleur au genou
Les signes les plus distinctifs du syndrome rotulien
C’est en station assise prolongée que le syndrome fémoro patellaire provoque le plus de désagréments. Si vous avez récemment ressenti le besoin de bouger la jambe en voiture, dans les escaliers ou au cinéma, à cause d’un engourdissement, de douleurs sur la zone avant de votre genou et d’une sensation de compression, de blocage ou de lâchage au niveau du genou, le syndrome rotulien en était sûrement la cause.
Les pathologies avec lesquelles ne pas confondre le syndrome rotulien
Bien que le syndrome rotulien soit courant, il existe plusieurs autres affections du genou qui peuvent présenter des symptômes similaires :
Le syndrome du cinéma
Le syndrome du cinéma se rapproche fortement du syndrôme patellaire (rotulien) dont la description du paragraphe sur les signes distinctifs ci-dessus se confondraient presque.
La maladie d’Osgood Schlatter
Faisant partie des ostéochondroses, la maladie d’Osgood Schlatter concerne presque exclusivement les jeunes sportifs en phase de croissance. Elle implique une douleur ressentie juste sous la rotule. Le syndrome rotulien concerne généralement les sujets adultes et se ressent directement au niveau de l’articulation.
La tendinopathie du tendon rotulien
Contrairement au syndrome rotulien, la tendinopathie du tendon rotulien affecte directement le tendon reliant la rotule à l’os du tibia. Cette inflammation, souvent due à une surutilisation, provoque une douleur à la pointe de la patella, sa partie basse ou s’attache le tendon. Celle-ci est ressentie plus vivement à l’effort qu’au repos en station assise.
La lésion du ménisque
La lésion du ménisque est typiquement causée par un traumatisme, s’accompagnant d’un claquement sonore quand elle survient. Elle s’accompagne ensuite d’un gonflement, avec des douleurs dans les rotations et amplitudes externes, avec la possibilité de rester complètement bloqué, le genou plié dans un certain angle, ce qu’on observe pas ou peu dans le syndrome rotulien.
Un syndrome souvent expliqué par des déséquilibres musculaires
Le syndrome rotulien concerne davantage certaines catégories de personnes, notamment les jeunes filles, les sportifs et les personnes en surpoids. En effet, dans les trois cas, la rotule peut être soumise à des forces excessives. On estime notamment, à cet égard, que tout kilo de poids de corps superflu peut faire peser jusqu’à 8kg de force en plus sur chaque rotule.
En ce qui concerne les sportifs, les cyclistes et les alpinistes seraient plus à risque que les autres. Les alpinistes gagneraient, autant par mesure préventive que correctrices, à utiliser des bâtons de marche pendant les descentes. Quant aux cyclistes, il importe pour eux de veiller à ce que leur pédalier soit réglé de sorte à ce que leur jambe puisse être parfaitement tendue à chaque tour. Ces mesures réduisent le risque de développer des déséquilibres musculaires et de frottements au niveau de la jambe, eux-mêmes première cause du syndrome rotulien.
Le kinésithérapeute en première ligne de la prise en charge du syndrome rotulien
La première cause du syndrome rotulien étant le déséquilibre musculaire, le kinésithérapeute est le premier soignant compétent pour sa prise en charge. Après un examen du patient, il prescrit un programme de rééducation personnalisée, visant à réaxer la rotule. En général, la kinésithérapie fonctionne très bien pour soigner le syndrome rotulien, mais son efficacité est assez dépendante de l’investissement du patient dans le processus. Celui-ci doit effectivement veiller à pratiquer les exercices recommandés méthodiquement, et à rythme régulier.
D’autres professionnels de la santé peuvent être complémentaires pendant la prise en charge : préparateur physique, diététicien… et dans de rares cas chroniques, le recours à un chirurgien est possible.
Syndrome rotulien : un pronostic généralement bon, mais accompagné d’un long processus de guérison
Le soulagement total des symptômes est obtenu dans 40 % des cas en moins d’un an, selon les études sur le sujet, après le suivi d’un processus de rééducation prescrit par un kinésithérapeute qualifié. À sept années d’intervalle, le pronostic est positif dans 85 % des cas, les échecs thérapeutiques étant généralement liés à l’âge.
En revanche, même après total soulagement des symptômes, il y a des risques de récidive. Pour cette raison, il importe de continuer à pratiquer des étirements et exercices de renforcement appropriés de façon continue.
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